Rosaire avec Monseigneur Christian KRATZ
Si quelqu’un avait dit à la petite Marie de Nazareth qu’elle serait un jour couronnée reine du ciel, sans doute aurait-elle été totalement stupéfaite. Il est vrai que cette manière de parler de la Vierge n’est pas un dogme, mais elle dit quelque chose de la place essentielle et unique de Marie dans le projet divin. Nouvelle Eve, elle est présente pour donner le Fils de Dieu au monde et à la fin des temps, le Livre de l’Apocalypse la désigne comme une femme qui écrase la tête du serpent maléfique et règne dans les cieux aux côtés de son Fils.
Le couronnement de Marie est la conséquence de son Assomption. A la suite de Jésus ressuscité, elle est la première des sauvés, partageant à jamais la gloire du Christ vainqueur du mal et de la mort. L’Eglise regarde le premier navire qui a franchi la barre et gagné le port. Elle nous précède et nous montre le but du voyage, en même temps que son intercession nous accompagne et nous aide à dépasser les obstacles. Notre relation à Marie nous invite à la regarder dans toutes ses dimensions.
Elle est d’abord la croyante qui, à l’incroyable annonce de l’archange, fait confiance et accepte la mission que Dieu lui confie.
Elle est ensuite la servante, seul titre que Marie s’est donné elle-même à l’Annonciation. Sa vie n’était que service : de la Visitation à Elisabeth jusqu’à la Pentecôte où elle priait avec l’Eglise naissante, en passant par Cana et le Golgotha, Marie a donné sa vie pour les autres.
Elle est également la Mère du Fils de Dieu parce qu’elle l’a mis au monde dans l’humble crèche de Bethléem, l’a éduqué et l’a accompagné durant de nombreuses années dans sa croissance humaine et spirituelle. Au pied de la Croix, elle devient Mère des hommes qu’elle désire conduire sur le chemin de l’Evangile.
Elle est enfin la Reine quand, à la fin de son parcours terrestre, tout est accompli. Désormais, elle règne avec son divin Fils et veille avec amour sur tous ses enfants.
Toute vocation chrétienne est fondamentalement mariale : comme elle, il nous faut laisser Dieu prendre corps en nous pour que nous puissions vivre de sa présence et le donner au monde. Quand la grâce du Très-Haut et la liberté de l’homme se rencontrent, se conjuguent et s’épousent, alors le Magnificat s’actualise et nous pouvons chanter avec Notre-Dame : « Le Puissant fit pour nous des merveilles, saint est son Nom.
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