Les joies de Marie au paradis
Dans son Assomption, Dieu a exalté Marie, l’humble servante de Nazareth, comme aucune autre créature. A la manière du maître du repas de la parabole, il l’a appelée de la dernière place, qu’elle a prise d’emblée en cette vie, pour occuper la place d’honneur au ciel, celle à sa droite (Luc 14, 7-10). En effet, dans son couronnement, Dieu l’a intronisée au plus haut du firmament, la couvrant d’une telle gloire, que jamais elle ne pourra être égalée.
En Marie, c’est toute l’Eglise, qui est exaltée, glorifiée, couronnée, rendue participante du triomphe pascal de Jésus. En effet, Marie est l’une d’entre nous, une créature d’argile, même si préservée, dans sa conception, de la tache du péché originel. En elle, que Dieu fait siéger à sa droite, nous pouvons déjà contempler notre gloire future, celle qui est dévolue à ceux qui, comme Marie, auront « écouté la Parole de Dieu et l’auront mise en pratique » (Luc 11, 28), qui l’auront « gardée dans leur cœur en la méditant » (Luc 2,19).
En nous dévoilant la gloire de Marie au fur et à mesure de l’avancée de la théologie, des enseignements des saints, des apparitions, Dieu nous invite à contempler toutes les merveilles, qu’il a accomplies en elle et qu’il veut aussi réaliser pour nous. Le jour de la Visitation, Marie nous y invite déjà quand elle dit dans son Magnificat : « Le Tout-Puissant a fait pour moi des merveilles » (Luc 1, 49) et juste après « son amour s’étend d’âge en âge sur ceux qui le craignent » (Luc 1, 50). La vie de Marie a pour nous valeur d’exemple et sa gloire au ciel doit nous encourager à persévérer dans la foi jusqu’au jour où nous la rejoindrons au paradis, car tel est le but ultime de notre existence et la merveille des merveilles, que Dieu fera pour chacun de nous.
Même si exaltée et revêtue d’une gloire sans pareille, Marie reste néanmoins l’humble servante de Nazareth, celle qui s’efface pour laisser toute la place à Jésus, le seul Sauveur de tous les hommes. Cependant, la volonté de Dieu n’est pas que ses plus grandes merveilles restent cachées à jamais, mais qu’elles soient révélées au grand jour pour sa gloire et notre salut. Jésus nous l’a dit : « Il n'y a rien de caché qui ne doive être découvert, ni de secret qui ne doive être connu » (Luc 12,2). Aussi, est-il dans la volonté de Dieu, que la gloire de Marie soit connue, méditée, afin que les exemples qu’elle nous a laissés soient imités. Pour cela, elle nous invite à prier le rosaire avec lequel elle nous fait revivre ses joies (mystères joyeux), ses douleurs (mystères douloureux), en attirant notre attention sur Jésus, qui réalise notre salut, sur elle en qui il est pleinement réalisé (mystères glorieux).
Après avoir contemplé les grandes joies de Marie pour apprendre d’elle à nous réjouir en Jésus, après avoir médité ses douleurs pour y puiser la force de persévérer dans les épreuves inhérentes à cette vie, regardons vers le ciel, vers Marie, pour qu’elle nous révèle ce qui fait son bonheur dans le Royaume de son Fils.