Un mois avec le Corps mystique
De tous les moyens d’aider nos défunts à avancer dans leur cheminement vers le Ciel, la Messe est, sans doute aucun, le plus efficace. En effet, l’Eucharistie, c’est « l’actualisation du Sacrifice de Jésus sur la Croix » (catéchisme de l’Eglise catholique), c’est Jésus qui se donne à son Père, dans sa Passion, pour chacun d’entre nous, les vivants comme les morts, pour nous mener tous à sa Résurrection. Il s’offre en victime, pour ses frères, en réparation de leurs péchés et pour leur Salut, celui de la multitude comme celui de chaque âme en particulier. A chaque Messe, c’est comme si nous nous tenions sous la Croix avec Marie, Jean et Madeleine pour entendre Jésus dire à son Père, de chacun d’entre nous (sauf de Marie !) : « Père, pardonne-lui car il ne sait ce qu’il fait. »
Parce que Jésus est « l’agneau sans tache qui enlève le péché du monde » et que son Sacrifice sur la Croix rend à Dieu toute la louange, toute la gloire et toute l’adoration qui lui sont dues, la Messe est en mesure, et de réparer, et de satisfaire pour les péchés commis. Rappelons-le, les âmes du Purgatoire sont celles qui ont quitté cette terre en amitié avec Dieu, en s’étant repenties de tous leurs péchés mais sans en avoir réparé les conséquences dans la mesure de leurs possibilités. La Messe, au cours de laquelle Jésus s’offre à son Père en réparation des péchés du monde entier, permet de suppléer, par voie de suffrage, pour tous les manquements des défunts. Aussi, faire célébrer des messes, y participer, y communier, constituent autant de pratiques efficaces pour les aider et abréger leur temps de purification. D’ailleurs à chaque Messe, le prêtre prie pour les défunts en Purgatoire : « souviens-toi aussi de nos frères qui se sont endormis dans l’espérance de la résurrection et de tous les hommes qui ont quitté cette vie : reçois-les dans ta lumière auprès de toi. »
« Oui, mais la Messe, c’est ennuyeux », répondrez-vous ! Si c’est là votre opinion, c’est assurément parce que vous n’avez pas le bon angle de vue. La Messe, c’est avant tout Jésus qui nous entraine, en compagnie de Marie, de tous les Saints, de tous les Anges, en Eglise, dans l’adoration parfaite qu’il rend au Père, pour nous et pour notre Salut. La Messe n’est qu’en second lieu une série de rites, de chants, de paroles qui tentent d’exprimer (bien imparfaitement, mais quand même !) cette réalité grandiose. Si la tiédeur vous assaille au cours de la Messe ou vous incite à ne pas y participer, songez quelques instants à la ferveur avec laquelle une âme du Purgatoire y participerait si elle le pouvait encore (je vous assure que ça remet les idées en place !). « Oui mais le prêtre n’est pas ce qu’il faudrait » rétorquerez-vous de surcroit. Personne n’est ce qu’il devrait être (si c’était le cas, le Purgatoire n’existerait pas et tout le monde irait directement au Ciel !) et le prêtre fait ce qu’il peut avec les personnes présentes et en fonction de leur engagement. Toujours est-il, qu’il est là et que si Jésus compose avec lui, pourquoi ne le ferions-nous pas !? Par ailleurs, c’est parce qu’il est là, que nous profitons de ce trésor qu’est la Messe ! Une âme du Purgatoire ne considérerait, à notre place, dans le prêtre qui monte à l’autel, que le Christ qui, « sous les apparences d’un homme », célèbre les saints mystères ! « Oui mais ceux qui vont à la Messe ne sont pas meilleurs que les autres ! » C’est vrai ! L’inverse l’est aussi ! Nous sommes tous de pauvres pécheurs tributaires de la miséricorde de Dieu. La différence réside dans le fait que ceux qui vont à la Messe l’ont compris.
A chaque fois que nous nous rendons à la Messe, demandons auparavant aux âmes du Purgatoire de nous communiquer une étincelle de leur ferveur et toute tiédeur nous abandonnera ! Et, elles nous exauceront car il y va de leur intérêt que nous priions pour elles à la Messe avec une ferveur renouvelée.