Les sept douleurs et les joies de saint Joseph
Origine de la dévotion
La dévotion des sept douleurs et des sept joies de saint Joseph trouve ses origines dans l’histoire de deux moines franciscains, naufragés pendant trois jours et trois nuits au milieu d’une mer démontée ? au large de la Flandre. La tradition rapporte qu’ils invoquèrent la protection de saint Joseph, que celui-ci leur apparut et les ramena au rivage. Il leur recommanda la dévotion à ses sept douleurs et à ses sept joies, promettant sa protection à ceux qui les honoreront par sept Pater et sept Ave.
1ère douleur, 1ère joie : l’Incarnation
Saint Joseph, quelle douleur pour toi de découvrir la grossesse de Marie ! Tu connaissais la prophétie d’Isaïe : « Voici que la vierge est enceinte, elle enfantera un fils, qu’elle appellera Emmanuel c’est-à-dire : Dieu-avec-nous » (Isaïe 7, 14). Tu savais que l’avènement du Messie est imminent. Mais pouvais-tu te douter que Dieu choisirait ton foyer pour y faire naitre et grandir son Fils ? Quels doutes, quels scrupules montent en toi ? Toi, un humble charpentier, tu es fiancé à l’élue de Dieu, celle que l’Esprit-Saint a fécondé, l’Arche de la nouvelle alliance ! Tu ne te sens pas digne de l’approcher, de servir celui qu’elle porte en elle. Afin de ne pas entraver le plan divin, et au mépris de toi-même, tu décides de la répudier en secret. En agissant ainsi, tu prends sur toi, aux yeux du monde, des torts que tu n’as pas, et fais en sorte que Marie, elle-même coupable de rien, ne soit pas inquiétée.
Mais quelle joie pour toi, lorsque l’ange s’adresse à toi en songe : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse, puisque l’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit Saint ; elle enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus (c’est-à-dire : Le-Seigneur-sauve), car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés » (Mathieu 1, 20-21). Quelle joie pour toi d’être appelé à collaborer au mystère de l’Incarnation en union avec Marie que tu aimes de tout ton cœur ! Quelle joie pour toi d’être rendu digne de la plus pure des épouses ! Quelle joie pour toi d’être institué le père nourricier du Fils de Dieu, de tenir dans le temps auprès de Jésus, le rôle que le Père éternel tient dans l’éternité !
Par cette douleur et par cette joie, saint Joseph, sois pour moi un père dans la vie comme dans la mort.
Notre Père – Je vous salue Marie
2ème douleur, 2ème joie : la Nativité de Jésus
Saint Joseph, quelle douleur pour toi de devoir imposer à Marie un fatigant voyage de Nazareth à Bethlehem alors qu’elle est sur le point d’enfanter ! Quelle douleur pour toi, arrivé à Bethlehem, de passer de maison en maison sans trouver d’abri pour Marie et d’essuyer refus après refus ! Quelle douleur pour toi de voir que Jésus n’est pas encore né que, déjà, il est rejeté par ceux qui, pourtant, devraient l’accueillir, qu’il est repoussé hors de la ville ! Quelle douleur pour toi de ne pouvoir offrir à Dieu, qui s’est fait ton Fils, rien de mieux qu’une étable pour refuge et une mangeoire pour berceau !
Mais quelle joie pour toi de contempler Marie tenant Jésus dans ses bras, de le recevoir dans les tiens et de te laisser aller aux plus tendres effusions ! Quelle joie pour toi d’accueillir les bergers venus l’adorer, d’entendre le récit de l’apparition de l’ange : « Ne craignez pas, car voici que je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera une grande joie pour tout le peuple : aujourd’hui, dans la ville de David, vous est né un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur. Et voici le signe qui vous est donné : vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire » (Mathieu 2, 10-12). Et ce Sauveur, c’est ton Jésus ! Quelle joie pour toi, quand les bergers parlent des troupes célestes qui proclament : « gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre aux hommes qui l’aiment » (Mathieu 2, 14) ! Cette paix, tu l’as en toi car qui, en cette nuit et toute sa vie, a davantage aimé Jésus, Dieu fait homme, que toi ?
Par cette douleur et par cette joie, saint Joseph, sois pour moi un père dans la vie comme dans la mort.
Notre Père – Je vous salue Marie
3ème douleur, 3ème joie : l’imposition du nom de Jésus
C’est à toi, saint Joseph, en tant que père de l’enfant de Marie, qu’il appartient de procéder à la circoncision comme le prescrit la loi. Jésus n’est pas venu abolir mais accomplir la loi et les prophètes (Mathieu 5, 17). Aussi, se soumet-il au rite de la circoncision. Quelle souffrance pour toi ! Ton respect de Dieu se heurte à la nécessité d’accomplir la loi. En effet, qui es-tu, pour prétendre répandre le sang de Dieu ? Tu parviens à te surmonter et à accomplir ce rite par ton obéissance à Dieu et à tous ses commandements. Et Marie, la Mère du bon conseil, est là pour te soutenir et t’encourager.
Mais quelle joie pour toi de pouvoir accomplir ce que l’ange t’a prescrit ainsi qu’à Marie : « tu lui donneras le nom de Jésus - ce qui signifie Dieu sauve – car il sauvera son peuple de ses péchés » (Luc 1, 31 ; Mathieu 1, 21) ! Quelle joie pour toi de savoir que c’est en ce nom, que tu imposes à l’enfant de Marie, que chacun trouvera le salut ! En effet « Dieu lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu'au nom de Jésus, tout genou fléchisse dans les cieux, sur la terre et sous la terre, et que toute langue confesse que Jésus-Christ est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père » (Philippiens 2, 9-11).
Par cette douleur et par cette joie, saint Joseph, sois pour moi un père dans la vie et dans la mort.
Notre Père – Je vous salue Marie
4ème douleur, 4ème joie : la Présentation
Saint Joseph, quelle douleur pour toi quand Siméon prophétise une vie de souffrance pour Jésus et Marie, les deux êtres qui te sont les plus chers ! Jésus sera en butte à la contradiction, et un glaive de douleur transpercera le cœur si doux de Marie (Luc 2, 34-35). Ce glaive, tu as l’impression qu’il traverse ton cœur, en même temps qu’il s’enfonce dans celui de Marie. Par avance, tu souffres à la pensée de ce que Jésus et Marie vont endurer pour le salut du monde, y compris le tien.
Mais quelle joie aussi d’entendre Siméon prophétiser l’imminence du salut ! Quelle émotion de l’entendre chanter, au comble de l’émotion, son cantique d’action de grâce : « Maintenant, ô Maître souverain, tu peux laisser ton serviteur s’en aller en paix, selon ta parole. Car mes yeux ont vu le salut que tu préparais à la face des peuples : lumière qui se révèle aux nations et donne gloire à ton peuple Israël » (Luc 2, 29-32) !
Par cette douleur et par cette joie, saint Joseph, sois pour moi un père dans la vie comme dans la mort.
Notre Père – Je vous salue Marie
5ème douleur, 5ème joie : la Fuite en Egypte
Saint Joseph, quelle douleur pour toi, de devoir fuir en Egypte en toute hâte pour sauver la vie de Jésus, le prince de la paix ! Quelle douleur aussi, d’apprendre que la jalousie d’Hérode le conduira à faire massacrer tous les enfants mâles de Bethlehem et de la région, jusqu’à deux ans (Mathieu 2, 16) !
Mais quelle joie pour toi de te savoir entre les mains de la providence, qui pourvoit à tous les besoins de ta famille ! L’ange t’a informé des intentions d’Hérode : « Lève-toi ; prends l’enfant et sa mère, et fuis en Egypte. Reste là-bas jusqu’à ce que je t’avertisse, car Hérode va rechercher l’enfant pour le faire périr » (Mathieu 2, 13). Quelle joie pour toi de savoir Jésus en sécurité en Egypte ! Quelle joie pour toi de voir le Sauveur entrer dans le pays où le peuple d’Israël était en captivité, et d’où Moïse les mena dans la Terre Promise ! C’est le nouveau Moïse, le sauveur du peuple de Dieu, que tu mets en sécurité en Egypte.
Par cette douleur et par cette joie, saint Joseph, sois pour moi un père dans la vie comme dans la mort.
Notre Père – Je vous salue Marie
6ème douleur, 6ème joie : le retour d’Egypte
Saint Joseph, quelle douleur pour toi, lorsqu’à l’invitation de l’ange, tu reviens en Israël, la terre qui t’a vu naitre, le peuple auquel tu appartiens, mais que tu dois continuer à craindre pour la vie de Jésus ! En songe, tu es averti de la cruauté d’Archélaüs, qui a succédé à Hérode son père. Tu décides alors de ne pas retourner en Judée, mais de t’installer en Galilée (Mathieu 2, 22).
Mais quelle joie pour toi de t’installer à Nazareth, où tu pourras veiller sereinement sur Jésus et Marie ! Quelle joie pour toi de pouvoir passer toutes ces d’années auprès d’eux dans un bonheur familial simple mais sans ombre ! Quelle vie de contemplation ! Tu es instruit par celui que tu es chargé d’instruire ! Tu es gardé par celle que tu es chargé de garder ! Quel hommage inouï te rendent le Fils de Dieu et sa Mère, en se soumettant sans discuter à ton autorité !
Par cette douleur et par cette joie, saint Joseph, sois pour moi un père dans la vie comme dans la mort.
Notre Père – Je vous salue Marie
7ème douleur, 7ème joie : le recouvrement de Jésus au temple
Saint Joseph, quelle douleur pour toi lorsque, sans aucune faute de ta part, tu perds Jésus à Jérusalem ! Quelle douleur pour toi de le chercher en vain, pendant trois jours ! Quelle douleur pour toi de voir souffrir Marie de la perte de son enfant, de la voir s’efforcer de contenir sa douleur pour ne pas rajouter à la tienne ! Quelle douleur de te dire qu’au milieu de cette foule venue à Jérusalem pour la pâque, il est quasiment impossible de retrouver Jésus, et d’envisager le pire ! Quelle douleur enfin de te dire que tu as failli à ta mission de gardien du Sauveur !
Mais quelle joie de le retrouver au temple, parmi les docteurs de la loi qui l’interrogent et « s’extasient sur son intelligence et ses réponses » (Luc 2, 47) ! Quelle joie de voir que Jésus anticipe déjà sa mission de Sauveur, qu’il va au-devant des docteurs d’Israël ! Quelle joie aussi d’avoir à nouveau avec toi, celui qui est seul capable de combler un cœur humain. « Tu nous as fait pour toi Seigneur et notre cœur est sans repos, tant qu’il ne demeure pas en toi » (Saint Augustin) !
Par cette douleur et par cette joie, saint Joseph, sois pour moi un père dans la vie comme dans la mort.
Notre Père – Je vous salue Marie