La Vierge Marie connaissait les Ecritures. Elle savait que Jérémie, Michée et Ezéchiel avaient prophétisé que Dieu enverrait « un pasteur selon son Cœur », un pasteur s'occupant du troupeau, ne laissant pas les brebis s'égarer et se disperser. Elle savait que Dieu Lui-même prendra en main le troupeau (Jérémie 23, 3), le rassemblera, le gardera (Jérémie 31, 10 ; Ezéchiel 34, 11, 22), qu'Il sera « l’unique pasteur » (Ezéchiel 34, 24 et suivants)... Et l'archange salue Marie. Il lui dit que Dieu l'a choisie pour donner au monde ce Pasteur. Par son « oui », elle devient sa Mère.
Marie, notre Mère, aidez-nous à dire toujours « oui » pour que le Bon Pasteur puisse nous conduire là où Il veut.
Dès qu'il recouvre la parole, Zacharie, le père du petit Jean-Baptiste, chante dans son « benedictus » le Sauveur envoyé par la miséricorde divine. Il le compare au soleil levant qui va « dissiper nos ténèbres », qui va « diriger nos pas dans la voie de la paix. » Il fallait les lumières de l'Esprit-Saint pour parler ainsi du Bon Pasteur qui bientôt va naître.
Marie, Mère de la divine grâce, daignez visiter nos âmes et nous faire connaître l'extrême douceur, l'infinie tendresse du Bon Pasteur.
Dans l'Ancien Testament, par ses prophètes, Dieu avait reproché aux chefs l'Israël de n'être pas de vrais pasteurs, d'être infidèles à leur mission, de ne pas s'occuper du troupeau, mais de « se paître eux-mêmes » (Ezéchiel 34, 3).
Le Bon Pasteur, Lui, vient pour son troupeau. Il naît dans la plus grande pauvreté pour être tout à ses brebis. Et les premiers appelés à la Crèche, les préférés de Dieu, seront des bergers, des pasteurs, qui « passaient la nuit à la garde de leur troupeau » (Luc 2, 8). Quel O merveilleux Symbole ! Ils méritaient bien d'être les premiers à adorer le Bon Pasteur qui passera tant de nuits à prier pour ses brebis.
Jésus dira un jour : « Le Bon Pasteur donne sa vie pour ses brebis » (Jean 10, 14). Et, à peine est-il né que, dans le Temple, Il s'offre comme victime pour nous. Et Marie, en s'offrant avec Lui, présente le tendre Agneau qui, un jour, donnera sa vie pour tout le troupeau.
Marie, Mère du Bel Amour, faites que nos vies soient toutes imprégnées d'amour de Dieu et de nos frères pour que nous soyons dignes d'être présentés à Dieu, comme le Bon Pasteur, par vos mains Immaculées.
« Le Bon Pasteur connaît ses brebis » (Jean X, 14). Il sait qu'il y a des âmes hautaines, suffisantes, imbues de leur science qu'il faut aborder avec beaucoup de douceur et une humilité extrême. Aussi ce sera à douze ans, avec tous les charmes de l'enfance, que le Bon Pasteur tentera d'éclairer les docteurs de la Loi qui, vingt ans plus tard, demanderont sa mort. Quelques-uns se laisseront-ils toucher ? L'Evangéliste nous dit qu’ils « s’extasiaient sur son intelligence et sur ses réponses» (Luc 2, 47). O la Sagesse, la prudence du Bon Pasteur ! Marie, Mère du Sauveur, faites-nous la reconnaître partout et en tout.
Ecoutons la voix du Bon Pasteur : « Veillez et priez pour ne pas entrer en tentation. L'esprit est prompt mais la chair est faible » (Math. 26, 41). Ecoutons Saint Pierre, lui à qui le Maître a confié agneaux et brebis : « Frères, soyez sobres et vigilants car votre adversaire, le diable, comme un lion rugissant rôde autour de vous cherchant qui dévorer. Résistez-lui, fermes dans la foi... » (Pierre 1, 8-9).
Marie, Mère très prudente, apprenez-nous à être vigilants, à bien prier pour être fidèles au Bon Pasteur.
Contemplons le Bon Pasteur expiant si durement dans cette odieuse flagellation toutes nos sensualités. Ecoutons-Le aussi nous dire : « Mes brebis me connaissent... Elles connaissent ma voix... » (Jean 10, 15 et 4). Pour toujours entendre la voix du Bon Pasteur, pour ne pas laisser s'élever en nous la voix des sens, les voix du monde et de toutes nos tentations il faut faire pénitence.
Marie, Mère du Bon Pasteur, aidez-nous à marcher toujours dans « la voie resserrée qui conduit à la vie » (Math 7, 14).
Combien d'âmes préfèrent les ténèbres à la lumière ? Combien courent après les honneurs, après la vaine gloire ?... Pour expier notre orgueil, notre vanité, notre amour-propre, le Bon Pasteur a dû porter la couronne d'épines et subir des humiliations sans nombre.
Demandons par Marie la grâce d'une humilité véritable pour écouter toujours, non pas les suggestions de l'égoïsme, mais la voix du Bon Pasteur.
Jésus nous a dit : « Le Bon Pasteur appelle par leur nom ses brebis... Il les mène au pâturage... Il marche devant elles et les brebis le suivent parce qu'elles connaissent sa voix » (Jean 10, 3 et 4). Oui, le Bon Pasteur connaît chaque âme, ses besoins, sa vocation, sa destinée spéciale, la sainteté personnelle à laquelle elle est appelée. A chacune, il donne son lot, sa nourriture et sa croix à porter. L'âme fidèle connaît son Maître et sait, dans l'épreuve, reconnaître la volonté divine et, à la suite du Bon Pasteur, elle gravit son chemin de croix.
Marie, Mère du Bon Pasteur, soyez avec nous sur la route du Calvaire.
« Le Bon Pasteur donne sa vie pour ses brebis. » Il est venu pour « qu'elles aient la vie, et qu'elles l'aient en abondance… » Et, pour nous donner la vie en toute plénitude, Jésus connaît les affres de la mort en croix.
Pour rendre les épreuves moins dures et la vie d'ici-bas moins amère, le Bon Pasteur, avant de consommer son sacrifice, nous donne une Mère, une « divine bergère », une Mère incomparable : sa Mère. Oh ! Comme le Bon Pasteur connaissait bien les besoins de nos cœurs. Il nous a donné une Mère à aimer, à chérir, à écouter.
Marie, Mère du Bon Pasteur et notre Mère, priez pour nous.
Ecoutons l'Apôtre saint Paul : « Le Dieu de paix a ramené à la vie notre Seigneur Jésus-Christ qui, par le sang de l'alliance, éternelle est devenu le grand pasteur des âmes. Qu'il vous rende capable de tout bien afin que vous fassiez sa volonté » (Hébreux 13, 20).
Oui, puissions-nous toujours écouter la voix du Bon Pasteur. Il nous enseignera les voies de Dieu. Il nous fera ressusciter à une vie toute nouvelle. Il nous conduira dans les voies de l'amour car il est la « le chemin, la vérité et la vie » (Jean 14, 6).
Marie, Mère du Bon Pasteur, aidez-nous à vivre dans une union de plus en plus intime avec notre Sauveur vivant et glorieux pour toujours.
Le Credo nous dit : « Jésus est monté au Cieux d'où Il viendra pour juger les vivants et les morts. » Et dans ce jugement général, notre Sauveur agira encore en Bon Pasteur : « Toutes les nations étant rassemblées, il séparera les uns d'avec les autres comme le pasteur sépare les brebis d'avec les boucs » (Math 25, 32).
Et saint Pierre précise à l'usage des bons, de ceux que le Sauveur mettra à sa droite : « Quand apparaîtra le Prince des pasteurs, vous recevrez la couronne de gloire qui ne flétrit jamais » (1 Pierre 5, 4).
En Sauveur très aimant, Jésus, le Bon Pasteur, envoie « le Consolateur », l'Esprit-Saint, chargé de nous rappeler l'enseignement du Maître, chargé de nous sanctifier c'est-à-dire nous apprendre à être humbles et obéissants comme Jésus, à être doux comme Lui, comme Lui faire toujours la Volonté du Père et comme Lui « l'Agneau de Dieu » être comme des « agneaux au milieu des loups » (Luc 10, 3).
Demandons à « l'épouse de l'Esprit-Saint » de nous aider à collaborer toujours à l'action de l'Esprit sanctificateur pour rester toujours au bercail du Bon Pasteur.
La « Divine Bergère » rejoint le Bon Pasteur dans sa gloire éternelle. Mais, ni le Sauveur, ni sa Mère ne nous abandonnent. Dieu n'a-t-il pas fait dire par son prophète : « Je chercherai Moi-Même mes brebis. Je les chercherai de nouveau comme on voit le pasteur compter et revoir son troupeau lorsqu'il se tient au milieu des brebis dispersées. Je tirerai mes brebis de tous les lieux dans lesquels elles se sont répandues au jour de l'orage et de l'obscurité » (Ezéchiel 24, 11-16).
Marie, Reine élevée au Ciel, obtenez-nous la grâce de ne jamais délaisser le Bon Pasteur. Accordez-nous la grâce de la persévérance finale et celle d'une bonne mort.
La Mère de l'Agneau de Dieu, qui a donné sa vie pour nous, la Mère du Bon Pasteur est couronnée Reine du Ciel et de la terre. Elle règne sur la multitude entrevue par saint Jean. Elle règne sur tout le troupeau. Et dans sa gloire incomparable, Elle reste « la Divine Bergère » veillant sur ses enfants de la terre pour les conduire à son divin Fils. Dans sa bonté toute maternelle, Elle revient nous parler pour nous rappeler les enseignements du Bon Pasteur. Et pour cela, Elle aime se servir d'humbles et de petits bergers : à eux vont ses préférences. A La Salette, au Laus, à Lourdes, à Fatima, à Pibrac, petits bergers et petites bergères ont été ses confidents, ses messagers. Puissions-nous toujours rester sous la garde puissante de la « Divine Bergère. » Puissions-nous toujours écouter sa voix maternelle pour, un jour, rejoindre les « célestes pâturages » où nous serons enivrés de bonheur.
Marie, Mère du Bon Pasteur, nous avons confiance en Vous.