Jésus a été condamné à mort et crucifié en même temps que deux brigands. « Ils emmenaient aussi avec Jésus deux autres, des malfaiteurs, pour les exécuter. Lorsqu’ils furent arrivés au lieu-dit : Le Crâne (ou Calvaire), là ils crucifièrent Jésus, avec les deux malfaiteurs, l’un à droite et l’autre à gauche » (Luc 23, 32-33). 

Dismas, c’est le nom que la tradition a donné au bon Larron, celui qui s’est converti au Christ qui lui a promis le paradis, juste avant d’expirer. Gesmas, c’est le nom qu’elle a donné au mauvais larron, celui qui a emprunté le chemin inverse, a résisté à la grâce, a refusé de reconnaitre en Jésus, celui qui est le Sauveur de tout homme.

Dismas et Gesmas sont vraiment des brigands dignes de ce nom. En effet, les apocryphes, les révélations des mystiques, nous apprennent qu’ils ont commis tous les crimes possibles et imaginables. Toujours selon les apocryphes, les deux frères auraient vécu du brigandage, détroussé bon nombre de voyageurs, n’hésitant pas à tuer quand on leur opposait trop de résistance. Si les romains les condamnent à être crucifiés, c’est que ce sont des criminels notoires, dont l’exécution doit servir d’exemple à tous ceux qui seraient tentés de les imiter.

Il peut sembler curieux de s‘intéresser à un criminel pour entamer un chemin de conversion, surtout s’il s’agit de l’un des pires de sa catégorie. Et pourtant, l’histoire de Dismas nous concerne au premier plan, justement parce qu’il a commis tant de crimes, qu’il serait plus rapide de dresser la liste de ce qu’il n’a pas fait. Son histoire nous concerne parce que, malgré le poids de tous ses crimes, il a trouvé la force de se convertir, parce que Jésus lui a pardonné, parce qu’il lui a promis le paradis le jour même. 

L’Eglise a fixé la fête de saint Dismas au 25 mars, le jour où elle célèbre la grande fête de l’Annonciation. Jamais, on ne fait mémoire du saint Bon Larron, parce que la priorité est accordée à l’Annonciation,  et quand celle-ci est reportée en raison de la semaine sainte, c’est la Passion qui est prioritaire. Même si pour ces raisons, sa fête n’est célébrée qu’en très peu d’endroits, il n’est pas de meilleur jour pour faire mémoire de lui,  car, si l’Annonciation est le jour anniversaire de la plus belle des annonces faites à Marie et, en elle, à toute l’humanité, à savoir la venue du Sauveur, la seconde plus belle annonce au monde est celle faite à Dismas par Jésus sur la Croix : « aujourd’hui même, tu seras avec moi en paradis. » La boucle est ainsi bouclée, le même jour on fait mémoire, et de l’annonce du Salut à Marie, et de son accomplissement en Dismas. 

Et si le salut a été possible pour le pire des brigands, c’est qu’il est possible pour nous aussi.